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Les frais du photographe : et si on parlait gros sous ?

  • Photo du rédacteur: Lo Kee
    Lo Kee
  • 2 avr.
  • 2 min de lecture

Ah la photographie, ce fameux métier passion. Mais derrière chaque image exposée, chaque tirage encadré, chaque projet abouti, il y a une réalité dont on parle rarement : la réalité économique.


La partie cachée de l’artiste, celle qu’on ne voit pas et à laquelle on ne pense pas lorsqu’on rencontre un photographe en exposition. Que ce soit en tant que client ou aspirant photographe, on oublie souvent qu’être photographe professionnel, c’est surtout gérer une entreprise, avec son lot de frais, d’obligations et d’incertitudes.


Les frais fixes du photographe


En ce qui me concerne, dès le 1er janvier de chaque année, avant même d’avoir vendu la moindre oeuvre, je sais déjà que je vais devoir couvrir un certain nombre de charges. C’est une pression financière constante qui fait partie du métier.


Ainsi, il y a d’abord les frais fixes, incontournables :


  • L’assurance professionnelle, pour protéger son matériel, se protéger soi-même et se protéger en cas de litige.

  • Les frais bancaires pour mon compte professionnel, et oui, qui dit entreprise dit compte dédié.

  • Les services d’un comptable, gérer une entreprise nécessite un suivi rigoureux. Avec une moyenne de 400 transactions par an, son aide m’est indispensable.

  • Les abonnements aux logiciels professionnels.

  • Le site internet…


Ces dépenses sont là, quoi qu’il arrive. On parle de centaines d’euros pour chaque poste.


Les charges variables, de la production à la diffusion


S’ajoutent ensuite les frais variables, qui fluctuent selon les projets :


  • Les consommables : qui correspondent aux pellicules, aux chimies, aux papiers d’impression…

  • Les coûts d’exposition : la location d’espace notamment

  • Les déplacements : transports, hébergements pour les voyages photo mais aussi pour les expositions en région ou à l'étranger…

  • Les coûts de fabrication : les impressions, les encadrements…


Ainsi, bien que fluctuants, ces frais représentent les principaux coûts de mon activité, puisqu'il représentent plus du tiers de mes sorties.


La dernière lame


Une fois le chiffre d'affaires réalisé, viennent ensuite les cotisations URSSAF, les cotisations pour la retraite artiste-auteur, puis les impôts. Autant dire que lorsque vous voyez le prix d'une photo vendue, cela ne correspond jamais à ce qui finit réellement dans ma poche.


La prochaine fois que vous vous trouverez dans une exposition et qu'une photo vous paraîtra trop chère, rappelez-vous tout ce qui se cache derrière.


Mon autoportrait dans une flaque à Manhattan
Mon exposition "Escapades" à l'Orangerie du Sénat - 50 tirages sur plus de 15 mètres

Cette énumération n’a pas vocation à susciter la pitié – j’adore mon métier ! – mais elle vise à mettre en lumière une réalité parfois méconnue.


Lorsqu'on me voit en exposition, on ne perçoit généralement que les deux extrémités du processus : la prise de vue et l’accrochage des œuvres. Tout le travail qui se situe entre ces deux étapes reste souvent invisible.


Beaucoup imaginent le photographe comme un aventurier qui voyage, capture de belles images et les expose. En vérité, la photographie elle-même représente à peine 15 % de mon activité (Bien que je m'efforce de modifier cela autant que possible, comme vous pouvez le constater ici.). Le reste du temps est consacré à la gestion, à la préparation, à la prospection, à l’archivage, à la communication…


Bref, être photographe, c’est avant tout être entrepreneur. Et ça, c’est un sujet dont je reparlerai dans un prochain article.



 
 
 

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