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Une femme nourrie les albatros au bord du las Ontario. Au loin, on devine les tours d'une banlieue riche de la ville.

TORONTO

Toronto, Queen City

On the shores of Lake Ontario, Toronto is a sprawling city. Invited for a residency by the Alliance Française, I spent a month there in the spring of 2022. Given complete freedom, I wandered tirelessly through the city, searching for those elements that define a territory. 

 

As part of the 120th anniversary of the Alliance in Toronto, the project aimed to juxtapose around twenty Parisian shots from my archives with another twenty taken on-site. 

 

The challenge? To achieve in two weeks what I had done over several years in Paris.

"Paris - Toronto, Regards Croisés" is the name of the exhibition that marked the end of my residency in Canada. For several weeks, around fifty photographs were presented to the public in both galleries of the Alliance Française in Toronto.

Vue de mon exposition dans la Nouvelle Galerie de l'Alliance Française De Toronto
Interview "À échelle humaine" - Radio Canada
00:00 / 09:38

Retranscription de l'interview pour l'émission "À échelle humaine"

 

Gabrielle Sabourin : L’Alliance française de Toronto qui accueillera bientôt sa première résidence photo. Le photographe français Lo Kee a parcouru les rues de la métropole canadienne. Il nous offre son regard d'une ville où il n'avait jamais mis les pieds. C'était sa première fois ici à Toronto. 

 

Alors l'exposition s'intitule Paris-Toronto, regards croisés. Elle sera visible dans les galeries de l'Alliance française du 9 au 29 mai. Et je suis allée le rencontrer cette semaine alors que l'équipe s'affairait justement à afficher les cadres au mur. 

 

Alors j'ai vu en primeur quelques photos et surtout je me suis entretenue avec l'artiste. C'est un Français d'origine haïtienne qui a grandi à Paris. Lo Kee est aussi président de la section photo de la Société nationale des beaux-arts. Alors je vous laisse écouter notre rencontre à la galerie. Je lui demande d'abord de m'expliquer quel était l'angle de départ de ce projet.

 

 

Lo Kee : Je suis allé à Toronto et forcément l'idée c'était de croiser un angle français et plutôt parisien. Et on est très vite arrivé à l'idée d'essayer de reproduire des ambiances parisiennes, si on veut, à Toronto.

 

 

G : Vous dites si on veut parce que Toronto et Paris ça n'a rien à voir, c'est très différent.

 

 

Lo Kee : Non, non, ça n'a vraiment rien à voir et depuis que je suis arrivé je m'en suis rendu compte qu'à distance on ne peut pas imaginer, on voit des photos, on voit tout un tas de choses. Mais en fait c'est que seulement quand on y est qu'on voit que c'est différent. Et en fait ce que j'ai réussi à faire, c'est quand je parlais de l'atmosphère, c'est plutôt des comportements. 

 

On retrouve des comportements similaires par exemple au bord du lac, on retrouve des comportements qu'on voit au bord des quais de Seine à Paris. Et c'est ce genre de choses qu'on retrouvera, mais ça ne se ressemble pas.

 

 

G:  Donc vous êtes arrivé à Toronto le 17 avril. Quelle a été votre première destination? Parce que vous marchez dans la ville.

 

 

Lo Kee : Oui, c'est ça, je marche énormément, énormément. Et dès que je suis arrivé, je suis arrivé dans mon logement et en fait comme je ne suis pas loin de High Park, je me suis dit je vais aller voir le lac. Moi Toronto c'est le lac et en fait j'ai été attiré par l'horizon. Et donc voilà, j'ai juste fait une photo je crois parce qu'il était super tard pour moi, j'avais eu l'avion, le transport, etc. Mais j'ai voulu faire une photo.

 

 

G : Et donc vous avez marché. Quelle est votre méthode de travail? Est-ce que vous prenez des photos de manière spontanée ou des fois c'est plus méthodique? Parlez-moi un peu de votre méthode de travail.

 

 

Lo Kee : En fait, je savais que j'avais à peu près deux semaines pour faire des photos et nourrir l'exposition. Donc je m'étais dit la première semaine, je vais arpenter les rues au hasard comme ça, en me laissant attirer par des ambiances, des choses. 

 

Au début, je ne sais vraiment pas du tout. Je sais que je vais sortir. Peut-être je vais aller à l'est, à l'ouest, mais après, c'est vraiment au hasard. Et donc la première semaine, c'était je vais voir. Par contre, en revanche, lors de cette première semaine, je commence à repérer des endroits qui, je sais, avec par exemple une météo différente, alors avec un soleil, avec une pluie à tel moment de la journée, peuvent donner des photos intéressantes. 

 

Et ça, en général, c'est ce que j'ai fait ma deuxième semaine, c'est retourner sur les endroits que j'avais repérés pour essayer de faire les photos que j'avais imaginées.

 

 

G : Votre signature photographique, c'est noir, blanc, jeu de lumière. Et là, vous parlez de retourner à certains moments précis de la journée. De quelle façon, justement, la lumière du jour peut influencer la photo ou votre vision de la photo?

 

 

Lo Kee : En fait, comme je travaille énormément sur les ombres, notamment, une chose qui est magnifique ici, en tout cas en Amérique du Nord, c'est l'alignement des rues. Donc, en fait, à Paris, c'est plus compliqué. Les rues sont tortueuses. Mais ici, je sais, par exemple, qu’à Disneyland, à 18h, le soleil va être dans l'alignement. 

 

Donc, en fait, pour moi, c'est très simple de savoir qu'à 18h, si quelqu'un passe en vélo, je vais pouvoir prendre sa silhouette en photo ou son ombre. Et donc, je m'en suis servi ici. Donc, ça, c'est par rapport au soleil. Mais c'est vrai que j'aime aussi beaucoup les photos sous la pluie. Et là, en fait, la lumière est complètement différente. La lumière est plus douce, plus générale. Et donc, je vais faire un autre genre de photos.

 

 

G : Intéressant. Donc, vous utilisez également la météo, l'ensoleillement. Vous faites vos recherches avant pour savoir à quel moment le soleil se couche ou se lève. C'est intéressant. C'est assez minimaliste au niveau des couleurs, vous le dites. Et aussi, un autre élément, ce sont des photos plutôt anonymes pour qu'on puisse s'identifier davantage à la photo.

 

 

Lo Kee : Complètement, complètement. En fait, j'ai un exemple que j'utilise assez souvent. C'est, vous lisez un livre que vous aimez beaucoup. Chacun prendra celui qu'il veut. Et vous allez voir l'adaptation au cinéma. Donc, c'est joué par un acteur. Et puis, vous relisez le livre plus tard. Et en fait, en général, vous avez la tête de l'acteur quand vous relisez la description du personnage. 

 

Donc, moi, dans mes photos, volontairement, je coupe les visages. J'anonymise les gens parce que je ne veux pas que ça prenne trop de place. Pour moi, ce qui importe, c'est l'ambiance. Ce n'est pas qui sont les gens sur les photos.

 

 

G : Donc, est-ce que vous pensez, lorsque vous créez vos photos, que vous les choisissez, vous les travaillez, comment cette photo va être interprétée ou va être reçue par le public? Est-ce que ça fait partie de votre démarche ou vous faites la photo que vous voulez?

 

 

Lo Kee : Non, en fait, c'est ce qui est intéressant. Moi, je fais la photo qui me plaît. Après, en général, lors des expositions, c'est là où je me rends compte que les gens voient complètement autre chose. Parfois, ils voient des choses que moi, je n'avais pas vues ou alors de manière inconsciente. Et c'est ce qui fait que j'adore les expositions.

 

 

G : Absolument, cette rencontre avec le public, et que vous aurez l'occasion de le faire la semaine prochaine. Revenons un peu sur Toronto, parce que vous m'aviez dit, vous étiez venue il y a une quinzaine d'années, mais seulement pour dormir. Donc, c'était vraiment votre première fois à Toronto. Quelles ont été vos impressions lorsque vous voyez les gens dans la rue? Moi, je sais qu'en voyage, j'aime ça regarder comment les gens sont habillés, comment ils se comportent, évidemment les bâtiments, le rythme de la ville. En quoi Toronto pourrait se comparer à d'autres?

 Comment la décrire?

 

 

Lo Kee : J'ai trouvé les gens décontractés. On est dans une grande ville. Je prends, enfin, venant de Paris, je vois une ville d'Amérique du Nord, en fait. Donc, moi, le premier exemple que je prends, c'est New York. New York, ça déborde d'énergie, c'est frénétique, tout le monde court dans tous les sens. Et j'arrive dans une ville qui, finalement, a énormément de gratte-ciel. Donc, je l'identifie un peu à New York. Mais la différence, c'est que les gens sont tranquilles. Et ça m'a marqué, oui. Les gens prennent leur temps. Ils courent le long du lac. Ils boivent leur café. Et oui, ça, je sais pas, c'est la première impression que j'ai eue.

 

 

G : Combien de photos avez-vous prises environ pour cette exposition? Est-ce que vous avez dû faire un choix de photos? 

 

 

Lo Kee : De mémoire, le chiffre n'est pas juste, mais je sais que j'ai dépassé la barre des 1000 photos. Et ensuite, on a réduit à 50 photos, à savoir 25. 25 de Paris et 25 de Toronto.

 

 

G : Donc, le choix a été quand même assez dur.

 

 

Lo Kee : Ah oui, c'est ça.

 

 

G : Parce que l'exercice, d'où le titre de l'exposition, « Regards croisés entre Paris et Toronto ». Donc, il y aura des photos de Paris également dans l’exposition.

 

 

Lo Kee : Oui, il y aura des photos des deux villes.

 

 

G :  Très bien. Et en terminant, peut-être une question plus personnelle. La photographie, pour vous, c'est votre médium d'expression. Ça vous vient d'où, cette passion-là?

 

 

Lo Kee : Je dirais que ça vient de nulle part. Parce qu'avant... Ma première passion, c'était la musique. En fait, je jouais de la guitare et de la basse. J'étais très, très bon quand il fallait copier les autres. Mais j'avais beaucoup de mal à créer quelque chose de personnel. Et en fait, la photo arrivait par hasard dans ma vie. Et par contre, j'ai senti quelque chose de différent quand j'ai commencé à faire de la photo. Et là, j'ai vu que j'arrivais à m'exprimer et dire des choses qui, pour moi, étaient importantes. Alors qu'en musique, je n'y arrivais pas. Faut être honnête.

 

 

G : Bon. Alors, peut-être pas le meilleur des musiciens, mais en tout cas, vous avez trouvé votre voix.

 

 

Lo Kee : Je crois que la photo, pour beaucoup de gens, c'est de la thérapie. Et moi, je me suis rendu compte, a posteriori, que mes sujets, par exemple, de prédilection, c'était le passage et l'absence. Je suis incapable de vous dire pourquoi. Je n'ai pas été abandonné. Il n'y a aucun événement marquant dans ma vie qui justifie cette attirance-là. Mais c'est vrai que moi, j'aime le passage et l'absence.

 

 

G : C'est une très belle conclusion. Merci beaucoup, Lo Kee. 

 

 

Lo Kee :Je vous en prie. Merci à vous.

 

 

G: C'était donc le photographe français Lo Kee. On pourra voir Paris-Toronto, Regards croisés, du 9 au 29 mai à l'Alliance française de Toronto.

Interview "Y a pas deux matins pareils" - Radio Canada
00:00 / 09:53

Retranscription de l'interview pour l'émission "Y a pas deux matins pareils"

 

Adrien Volle : J’ai rencontré Lo Kee lors de la visite de son exposition qui s'appelle Paris-Toronto-Regards croisés. Dans les espaces du premier étage de l'Alliance française, les photos en noir et blanc de Lo Kee comparent et rapprochent les deux villes, la capitale française et la Ville Reine.

 

L'artiste est le premier accueilli pour une résidence à l'Alliance française de Toronto. Le résultat de cette résidence est selon moi une réussite. 

 

Avant de vous parler de ma visite, je vous propose d'écouter Lo Kee. 

 

Lo Kee : En fait, je travaille beaucoup sur la déambulation, la mienne.Toronto, c’est une ville qui est immense et j'ai voulu que ça se sente sur les photos. On va voir des façades, on va voir des gens qui passent, on va voir des objets dans des coins que les gens ne voient pas justement parce qu'ils passent. J'aimerais que les gens qui viennent ressentent cette thématique du passage.

A : Quels sont les objets qui vous ont intéressés dans vos déambulations à Toronto?

 

Lo Kee : J'ai des thématiques récurrentes. J'aime beaucoup les chaises et les bancs. Ici, j'en ai trouvé, mais pas tant que ça ou alors ils ne m'inspiraient pas tellement.

 

En revanche, j'ai été très marqué par le côté forcément rectiligne de la ville et les façades des bâtiments m'ont tout de suite été inspiré. Je ne parle pas forcément des gratte-ciel qui sont un relativement froid en acier et en verre. Mais par contre, les buildings de taille un peu plus restreinte, de deux, trois étages en briques, c'est plutôt ça qui m'a attiré l’œil. Donc, j'ai fait un petit travail sur les façades.

 

A : Pour réaliser cette exposition, vous avez dû travailler vite. Est-ce que vous pouvez revenir sur le temps que ça vous a pris de faire cette exposition et comment vous avez organisé votre visite?

Puisque Toronto, c'est une ville que vous ne connaissiez pas.

 

Lo Kee : On s'était fixé trois semaines pour la résidence, donc une semaine de production, ce qui fait qu'il ne restait plus que deux semaines pour les photos. Ce que j'ai fait, c'est ce que je fais le mieux, à savoir marcher. Je me suis jeté à corps perdu dans l'aventure et dès le premier jour pour en fait accumuler un maximum d'images parce que ici, vous aurez 25 photos de Paris, 25 photos de Toronto. Mais ça veut dire sur 15 jours.Pratiquement sortir une ou deux bonnes photos. Et quand on pratique un peu la photo, on sait que ce n'est pas forcément évident.

 

Donc, j'ai marché, marché, marché.

 

J'ai pris énormément de photos pour mettre toutes les chances de mon côté et je pense qu’au final, les photos de Toronto n'ont pas forcément à rougir face à celles de Paris.

 

A : Alors justement, vous parlez de Paris. Habituellement, votre travail se concentre sur la ville de Paris, sur ces thèmes du passage, sur ces gens. Est-ce que vous pouvez nous parler du sens qu'il y a entre confronter Toronto et Paris à travers vos photos ?

 

Lo Kee : C’est deux points de vue, deux modes de vie très différents. Le Toronto m'a marqué par ses dimensions. On peut se retrouver sur des rues qui font des kilomètres de long en ligne droite.

Je pense, que c’est quelque chose qui m'aura marqué ici. 

 

Ensuite, Paris, forcément, étant plus restreint, on a quelque chose, un sentiment un peu plus personnel, on se sent appartenir à la ville, alors qu'à Toronto, on se sent parcourir la ville. C'est un sentiment assez étrange.

 

A : Dans votre esthétique, vos photos sont principalement en noir et blanc, mais il y a aussi, vous aimez capturer l'ambiance météorologique, j’ai envie de dire. Est-ce que vous pouvez nous parler justement de votre rapport à l'environnement météo ?

 

Lo Kee : J'adore la pluie, j'adore le mauvais temps.,Ça, je le revendique ouvertement et sans problème. Pour moi, un paysage urbain ou paysage naturel, il faut qu'il y ait du caractère. Un ciel bleu, c'est monotone, c'est moche, ça ne me fait pas rêver.

 

Par contre, là, j'ai une photo en face de moi où j'ai un ciel chargé et je trouve que tout d'un coup, ça apporte de la texture. Il y a du répondant entre le ciel et le sol. Et visuellement, en fait, ça compte énormément. Et je pense que les gens ne s'en rendent pas forcément compte quand ils regardent une photo. Mais moi, j'ai besoin d’avoir.. Je ne sais pas, il faut du caractère, il faut quelque chose, quoi.

 

A : Comment est-ce que vous vous êtes retrouvé à exposer à Toronto ?

 

Lo Kee :  Au fait, au départ, c'est tout bêtement un mail. Je voulais montrer mon travail à l'international. Je suis tombé sur l'existence du festival Contact, et puis j'ai cherché un endroit où exposer. Je ne savais pas encore à l'époque si je voulais un lieu à moi ou si je pouvais me faire représenter par une galerie ou autre. Et j'ai pensé à l'Alliance française. J'ai envoyé un mail et ils m'ont répondu quelques mois plus tard en me disant qu'ils étaient tout à fait intéressés par le fait de m'exposer et qu’en plus ils souhaiteraient me proposer une résidence.

 

A : Une dernière question, Lo Kee. Est-ce que vous pouvez nous parler de votre démarche en général à travers la photo ? Le fil rouge qui vous conduit dans votre carrière et peut-être dans la suite de votre carrière également ?

 

Lo Kee : C’est assez intéressant parce que même moi, en fait, j'ai commencé la photo sans forcément savoir ce pourquoi je faisais cette discipline, en fait. Et c'est seulement depuis quelques temps que je sais, par exemple, que je travaille sur le passage et l’absence. 

 

Moi, ce que j'aime, c'est... Je suis un peu un boulimique des images. J'aime capturer le monde et j'aime ce que j'ai fait ici à Toronto, ce que je fais à Paris tous les jours et j'aimerais pouvoir le faire dans pratiquement toutes les villes du monde. C'est un plaisir égoïste, en fait, de capturer des moments de vie comme ça. Et je le faisais pour moi au tout début, à savoir que je ne montrais pas mon travail. Et maintenant que je vois que ça plaît à d'autres, c'est vrai que ça me donne envie de le montrer et de le partager.

 

A : Le photographe Lo Kee, avec qui je discutais de l'exposition Paris-Toronto Regards croisés, qui se tient actuellement à l'Alliance française. L'exposition se tient jusqu'au 29 mai. C'est gratuit et vous trouverez toutes les informations sur www.aft.ca, www.aft.ca.

 

Nicolas : Alors, pendant que j'écoutais Lo Kee nous parler justement de son exposition et de tout ce qu'il y a derrière, je suis allé voir sur son compte Instagram, m'inspirer un peu, essayer de mettre une image à ces mots. Et il faut dire que ma réflexion est la suivante, Adrien. Je vis à Toronto. Pourquoi est-ce que j'aurais envie de voir des photos de Toronto, une ville que je connaissais bien et pourtant, dès que j'ai vu les photos qui ont été prises par Lo Kee, on constate que c'est un regard extérieur sur notre ville qui nous révèle en fait des choses que peut-être pour nous, on prendrait pour acquis, qui seraient banales, qui seraient normalisées.

 

Donc, ça vaudrait certainement le coup, selon moi, d'aller voir cette exposition. Mais vous qui l'avez vu justement, Adrien, parlez-nous un peu de vos impressions.

 

A:  Alors justement, Nicolas, j'ai beaucoup aimé la sensibilité de Lo Kee dans son approche de l'architecture et de l'atmosphère de Toronto. Vous l'avez entendu pendant l'entrevue, il est particulièrement sensible au changement climatique. Il aime prendre des photos où il y a des nuages, où il y a de la brume, du brouillard, oui. Donc, il apporte un regard que nous, on n'a pas forcément pour Toronto, puisque c'est des choses qu'on voit tous les jours et auxquelles on n'est plus forcément sensible. 

 

Quand on compare, ces photos de Paris sont aussi très réussies.Mais personnellement, moi, je perçois la capitale française comme un sujet moins difficile à capturer, tant la ville est un musée à ciel ouvert. 

 

Donc là, son talent s'exprime pleinement avec Toronto dans l'approche qu'il a de la ville reine, puisqu'il apporte, comme vous l'avez dit, un regard neuf, puisque c'était la première fois en fait qu'il venait ici et il a dû produire toutes ces photos en environ deux semaines. Son regard, ce n'est pas celui d'un touriste ou d'un nouvel arrivant qui découvre la ville. Il s'agit vraiment du regard, de la vision d'un artiste. Et il s'avère que Lo Kee est particulièrement talentueux dans la composition, surtout si on garde à l'esprit qu'il a préparé cette exposition très vite. 

 

Alors, ceux qui nous écoutent régulièrement, vous l'avez dit, Nicolas, on parle régulièrement de photos, on aime la photo, mais cette exposition-là m'a particulièrement fasciné tant elle m'a offert encore une fois un nouveau regard sur ma ville d'origine, donc Paris et sur ma ville de cœur, Toronto, la ville où j'habite aujourd'hui. Et c'est pour ça que je pense que ça vaut le coup de donner une petite visite à l'exposition de Lo Kee. 

 

Même, vous savez, les cabines téléphoniques à Toronto. On sait qu'il y a encore beaucoup de cabines téléphoniques. Il y a peu de villes dans le monde où il y a encore des cabines téléphoniques. Mais c'est amusant, c'est anecdotique. Certaines ici sont décorées, sont peintes, mais lui, il arrive à leur donner une âme, ce qu'il faut aller voir. Vous avez conseillé d'aller voir son Instagram. Commencez par aller voir son Instagram et puis allez voir l'exposition à l'Alliance française. Pour moi, c'est vraiment un coup de cœur de ce mois de mai.

 

N :Oui, non, tout à fait, tout à fait. Lo Kee, L-O-K-E-E, point photo pour son compte Instagram. 

 

Et justement, j'ai vu cette photo avec la cabine téléphonique. Et comme on a tendance de le voir au centre-ville de Toronto, il y a le téléphone qui pend accroché à sa corde, il n'a pas été raccroché correctement. Ça, on le voit beaucoup. Au centre-ville, donc, il a été capable de capturer un petit moment en Toronto. 

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